Mouliner

A lire attentivement et jusque-là fin pour comprendre ma technique

La capacité à tourner les jambes sur un vélo, garante d’un geste sportif plus économique, ne s’improvise pas. Elle se travaille. L’ancien pro, Jean-Claude Bagot, explique pourquoi, au-delà du caractère parfois ingrat de l’exercice, les bénéfices à en tirer sont énormes. 

« L’art du vélo tient d’abord à la cadence de pédalage, confie d’emblée Jean-Claude Bagot. Une fois que l’on sait tourner les jambes, on sait tout faire ! » Mais l’ancien coureur de RMO et de Castorama ajoute : « C’est une qualité que l’on perd avec les années. Il faut donc la travailler en permanence. »

Mouliner : mais de quoi parle-t-on au juste ? « De vélocité. 110 tours de jambes à la minute, c’est la base. C’est aussi la cadence privilégiée par Fabian Cancellara, l’un des meilleurs rouleurs en activité, lors des contre-la-montre. »

Jean-Claude Bagot prévient : « Il est beaucoup plus facile de mettre du braquet et de forcer comme une mule que de rouler de manière déliée. Car l’idéal est de savoir mouliner sans se retrouver totalement désordonné avec les chevilles coincées. Les anciens coureurs professionnels, à l’époque de Bernard Hinault par exemple, s’obligeaient à faire les premiers 1 500km de la saison avec des vélos à pignon fixe. Ils cherchaient à obtenir un pédalage rond, harmonieux. »

Pour travailler la vélocité, l’ancien pro conseille de travailler à la fois en côte et sur le plat. « Si vous montez une bosse à 18km/h, obligez-vous à conserver la même vitesse mais en utilisant un braquet plus petit. Ça va vous contraindre à augmenter la vitesse de rotation de vos jambes. Il faut savoir que le cœur monte généralement “dans les tours”. » C’est donc un double travail qui est effectué :  technique de pédalage et cardio !

Jean-Claude Bagot ajoute : « Sur le plat, ce genre de séquences où l’on mouline peut être très fatiguant. Il faut donc alterner les périodes sur grand plateau et petit plateau. Et rester concentré sur la technique de pédalage : il est très important de ne pas se désunir. Débuter par des séries de cinq minutes et augmenter progressivement. Dans le jargon, on appelle ça “tourner les jambes autour du cœur”. » Un constat pour conclure : « 80% des cyclos font de la force en oubliant la vélocité. Lorsqu’ils ont du mal à suivre – sur le plat et en côte –, ils mettent plus de braquet. Mais cette technique est très dispendieuse en énergie. Le coureur qui sait mouliner s’économise. C’est donc toujours lui qui a le dernier mot. »

Alors Lolo  as tu pigė ?